'Les écritures qui recouvraient les faces de Khéops' |
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Les Sources orienrales et Européennes.
Les pyramides, dit Masoudi, auteur du commencement du IVème siècle de l'hégire, et qui écrivait en Egypte, sont des édifices très-élevés et d'une construction merveilleuse : leur surface « si chargée d'inscriptions écrites
dans les caractères des nations anciennes, et des royaumes qui ne subsistent plus.On ne sait ce que c'est que cette écriture, ni ce qu'elle signifie.»
Ebn-Khordadbèh, voyageur, et auteur d'une Description géographique des pays Musulmans, écrivait dans le III.ème siècle de l'hégire. Dans un passage cité par Makrizi, il s'exprimait ainsi :
« Tous les secrets de la magie et toutes les» recettes de l'art médical sont écrits sur ces pyramides en caractère musnad. »
Le même Makrizi cite un autre écrivain, qui dit: « Nous avons vu les surfaces de ces deux grandes pyramides couvertes d'écriture depuis le hautjusqu'en bas : les lignes étaient serrées et bien alignées les unes
en face des autres ; elles étaient écrites dans les caractères dont se servaient ceux qui ont construit ces édifices; on n'en connaît point aujourd'hui les lettres,et l'on ne peut en deviner le sens. »
Ebn-Haukal, voyageur et écrivain du IVème siècle de l'hégire, atteste pareillement que les faces extérieures des grandes pyramides étaient remplies d'écriture dans un caractère qu'il nomme Grec-Syriaque,
s'il n'y a pas de faute dans le manuscrit de son ouvrage, appartenant à la bibliothèque de Leyde, et que j'ai sous les yeux, ou simplement Grec, suivant que le passage d'Ebn-Haukal est cité par Makrizi.
Guillaume de Baldensel, qui voyagea dans la Terre-sainte et en Egypte
au commencement du XIVème iècle, atteste avoir vu, sur les deux plus grandes
pyramides, des inscriptions en divers caractères, lu quibus, dit-il, inveni
scripturas diversorum iâiomalum ; et il rapporte une inscription en six vers
Latins.
Le savant Greaves, dans sa Pyramidographie, a révoqué en doute ce que
les Arabes disent de ces inscriptions ; mais les autorités qu'il avait sous les
yeux, n'étaient pas aussi précises que celles que j'ai citées. Hérodote parle
d'une inscription gravée sur la pyramide de Chéops, qui semble ne pas
répondre à celte multitude d'inscriptions mentionnées par les Arabes ; mais
il a pu parler de celle-là seulement, à cause de la singularité de son contenu.
De ce que cet historien dit que cette inscription était en caractères Egyptiens,
je ne sais si l'on peut absolument en conclure, avec son savant traducteur,
dont il ne m'appartient pas de faire l'éloge, que cette inscription était probablement
en caractères ordinaires, et non point en hiéroglyphes.
Peut-être, au surplus, cette inscription était-elle en caractères ordinaires, et les autres en
hiéroglyphes.
M. White, pour concilier le silence des auteurs Grecs et Latins
sur les inscriptions des pyramides avec le témoignage des écrivains Arabes,
fait une observation judicieuse, que je rapporterai dans ses propres termes:
"Tanta scilicet hyeroglyphicorum charactum crat copia passion in AEgypto,
ut sine admiratione in oculos spectantium incurrerent, neque digni visî fuerint
qui in historiam referrentur. Ob cxamdem causam factum est, ut in descriptionibus
obeliscorum qui à solo ad summum cacumen coelati sunt notis hieroglyphicis,
talium notarum memoria à plurimis veterum sit neglecta."
Je ne dois pas dissimuler cependant que, suivant le témoignage des
voyageurs, la partie la plus élevée du revêtement de la seconde pyramide,
qui subsiste encore, n'offre point de caractères hiééroglyphiques. Cela prouve
seulement que la superficie entière des pyramides n'en était pas couverte.
On ajoute encore qu'on n'aperçoit aucun vestige d'hiéroglyphes, ni parmi
les fragment nombreux qui sont répandus au pied des pyramides, ni sur les
pièces de granit ou de marbre qui taisaient autrefois parue de leurs revètements,
et que l'on retrouve aujourd'hui à Djizèh ou ailleurs, où ils servent
de linteaux, de seuils ou de jambages à des portes. N'est-il pas permis de
demander si ces observations ont été faites avec toute l'exactitude nécessaire,
et si elles ont été aussi multipliées qu'il le faudrait, pour donner la force
d'une démonstration
Source: "La Relation de l'Egypte" par ABD-AL ALLATIF médecin arabe de Bagdad (1162-1231, c'est à dire lui même témoin oculaire potentiel car antérieur au règne de Barkuk et Ogier d'Anglure au XVIème siècle
qui fera mention de la destruction en cours des revêtements).
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